Repenser son organisation®

Fiche N°34

La mise en oeuvre des scénarios

Il s’agit ici d’évaluer la plus ou moins grande difficulté à mettre en œuvre un scénario. Cela permet d’apprécier son aspect réaliste. Un scénario très aligné à la vision stratégique mais dont le degré de mise en œuvre est très faible a très peu de chance de voir le jour. Dans ce cas-là, ne vaut-il pas mieux retenir un scénario dont le degré d’alignement stratégique est un peu plus faible mais beaucoup plus facile à mettre en œuvre ?

Les facteurs qui impactent la mise en oeuvre des scénarios

Deux grands types de facteurs impactent la mise en œuvre d’un scénario organisationnel. Les facteurs « hard » d’abord, ceux qui comportent des dimensions tangibles et/ou matérielles. On trouve dans cette catégorie les technologies : le scénario nécessite-t-il de modifier ou de faire évoluer les technologies utilisées par l’entreprise, notamment en matière de production et de système d’information ? Viennent ensuite les aspects géographiques : le scénario va-t-il nous amener à répartir autrement nos entités sur le territoire, à nous implanter sur de nouveaux territoires, va-t-il nécessiter des déménagements ? Enfin, dernière catégorie de facteurs « hard », le système de management et, en particulier, le système de reporting et de comptabilité analytique : à quel découpage analytique doit-on se livrer pour pouvoir piloter la performance des activités ?

La seconde catégorie de facteurs qui impactent la mise en œuvre d’un scénario organisationnel est constituée des facteurs « soft », ceux qui ont une dimension humaine. Ce second type se subdivise en quatre catégories. Les compétences, d’abord : possède-t-on les compétences nécessaires pour faire fonctionner ce scénario ? Sur quels métiers en manque-t-on ? Peut-on les acquérir facilement ? Viennent ensuite les questions de culture : ce scénario entre-t-il ou pas en résonnance avec nos manières de faire traditionnelles ? Sera-t-il perçu comme légitime par le corps social ? Est-il en adéquation avec nos valeurs, nos croyances et nos convictions ? On aborde alors les questions sociales : le scénario va-t-il se traduire par des créations ou des pertes d’emplois ? Contribue-t-il à améliorer ou dégrader les conditions de travail ? Les facteurs « soft » se conclue par les questions autour des jeux de pouvoir : dans ce scénario, qui a quelque chose à y gagner ou à y perdre ? Quels sont les supporters, les hésitants, les opposants et les résistants ?

L’évaluation du degré de mise en oeuvre des scénarios

En s’appuyant sur les sept catégories de facteurs impactant la mise en œuvre d’un scénario, il s’agit, pour chacun des deux scénarios, d’identifier et de caractériser les points d’appui (ce qui va être favorable à leur mise en œuvre) et les obstacles (ce qui va être défavorable à leur mise en œuvre).

Une fois ce travail réalisé, il convient d’évaluer, pour chacun des deux scénarios et de manière relative, leur degré de mise en œuvre en leur affectant à chacun une note allant de 1 (très difficile à mettre en œuvre) à 10 (très facile à mettre en œuvre).